À l’heure où l’on se parle, ton premier album CHAQUE JOUR n’est pas encore sorti. Quel bilan fais-tu des répercussions de l’annonce ?
C’est dur à jauger parce que je n’ai pas de points de comparaison. Comme je suis un ouf, je me compare aux chiffres de Gazo et de Werenoi [rires]. Ils font un million de streams et nous que 400 000 [en date du 22 janvier], comment ça se fait ? En vrai, quand je prends un peu de recul, je suis super content. Le single avec La Fève et Hamza est la deuxième plus grosse entrée au top, avec Gims et Alonzo devant nous. Et c’est le premier morceau de ma vie ! Je pars de zéro et je n’étais même pas répertorié sur Spotify. Dans la foulée, on a sorti des vinyles, sold out en moins de 48 heures. Les gens sont super réceptifs. À moins d’être un enfant pourri gâté, je ne vois pas comment je pourrais me plaindre. Je me suis tellement donné avec mon équipe, que de voir ces résultats, c’est très gratifiant.
Tu avais déjà parlé de l’ambition de faire un projet à toi, mais plutôt avec des artistes américain·e·s. Qu’est-ce qui a changé entre-temps ?
Disons que d’attendre de pouvoir avoir Jay-Z, c’était le meilleur moyen de ne rien faire. Je fais ce que je peux ! Et je suis fan de la scène française, je suis amis avec ces mecs là, et j’ai envie de gagner avec eux. Ce n’est pas du tout un choix par défaut. Je me suis posé la question d’inviter des américains, sauf que c’était compliqué au niveau de la logistique. Ça coûte cher et je n’ai pas le même rapport humain aux artistes américains qu’aux français. Je ne voulais pas le faire pour le faire.

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Tu as annoncé l’album avec un teaser sur lequel on voit presque tout ton casting réuni autour d’une grande table pour un repas. Dinos, La Fève, Jolagreen23… La première chose qu’on se dit quand on voit ça, c’est que l’organisation a dû être compliquée. Non ?
C'était une galère de ouf ! Je connais personnellement tous les mecs à la table, alors quand j’ai eu l’idée je leur ai proposé une date. Je leur ai dit : « Les gars, je voudrais vous remercier d’être sur le projet, je vous invite et c’est moi qui régale. » Quand j’ai eu plusieurs oui, je me suis lancé. J’ai réservé de ma poche un grand repas au Plaza Athénée pour 12 000 euros, j’ai envoyé le menu à tout le monde pour leur demander s’ils préféraient un tournedos rossini ou un homard [rires], on a choisi le homard, et j’ai eu des frayeurs jusqu’au bout. On me disait que ça allait être compliqué de venir, Dinos m’a appelé la veille pour me dire qu’il avait un clip à tourner… Et je comprends, c’est des gars occupés. Le jour J, j’étais stressé de ouf parce qu’il y avait trop d'enjeux. J’avais donné rendez-vous à 19 h pour qu’on commence à l’heure, à 20 h 30. Finalement, tout le monde était là à 21 h 30 et Dinos a même réussi à venir. Hamza a pris un viano aller-retour de Bruxelles spécialement pour ça. Et ensuite, c’était parti. Mignardises, petits fours, entrée, plat, dessert… On s’est régalés. Je voulais arriver avec un visuel fort, qui te prend tout de suite et qui t’empêche de passer à autre chose. Une image stylée et impactante. Ça me fait penser aux pubs de Nike de quand on était petit, toutes proportions gardées. Tu te rappelles de la campagne The Cage avec des footballeurs ? C’était un événement. J’avais 10 ou 12 ans, il n'y avait pas YouTube et je restais devant la télé par espoir de la voir passer. C’était iconique. Avec ce trailer, je voulais aussi montrer un moment spontané. Quand on rigole à table, on rigole pour de vrai. Quand Dinos arrive et qu’il fait un câlin à Waly parce qu’il ne l’a pas vu depuis six mois, c’est sincère. On dit souvent que le game est un monde d’enculés, et bien tous ces gens autour de la table, c’est ma famille et ils veulent que je réussisse. C’est ma réalité.
Pourquoi avoir choisi cette esthétique du luxe ?
Mon rappeur préféré, c’est Rick Ross. Je pense que ça va dans cette lignée. Quand j’écoute de la musique, j’aime bien rêver. Je voulais montrer des mecs qui sont partis de rien. Il n'y a pas de fils à papa, seulement des gars qui se sont faits tout seuls. Ce n'est pas pour prendre les gens de haut, mais surtout pour leur donner envie d’être avec nous. L’idée du projet, c’est de dire : « Tu peux le faire. »
C’est ça, CHAQUE JOUR ?
C’est l’esprit hustle, no days off ! Si je suis arrivé là où j’en suis aujourd’hui, en toute humilité, c’est grâce à cette mentale. C’est une façon de dire aux gens que tout est possible, sans être cliché. Les gars, je viens d’Aulnay-sous-Bois, mon rêve c’était de faire ça, et j’ai réussi. Pourquoi ? Parce que CHAQUE JOUR. Je me suis bousillé de 2010 à 2015 sans m’arrêter. Faire de la musique et être un producteur, ça a tellement de valeur pour moi que j’ai envie de faire ça constamment. Tu as le droit de vouloir jouer aux Lakers, au Barça et d’aller sur la lune, mais par contre, il faut que ton éthique de travail aille avec. Tu as le droit de rêver super haut, mais il faut être cohérent.

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Quel est le point de départ de la création de CHAQUE JOUR ?
D’abord, il y a eu Amine Farsi. J’ai signé un contrat de distribution pour ce projet sur le label qu’il dirige. Aura Musique. Amine est comme mon frère pour moi et c’est le premier qui m’a poussé à faire cet album. J’y pensais déjà, mais il m’a motivé. Il m’a dit : « Si tu le fais, je te le signe direct. » Et puis, j’ai commencé à en parler à des artistes qui m’ont fait des retours positifs. Un jour, alors que j’étais à Berlin avec Tiakola pour X, il m’a dit de lui-même : « Toi, je suis sûr que tu vas faire ton projet ! » Je ne sais pas comment il a fait pour le deviner, moi-même je n’étais pas encore certain. Il m’a tendu la perche et il m’a dit qu’il était chaud de me suivre, donc je me suis lancé. Je suis parti à l’ICP en mars 2024, à Bruxelles, un studio mythique, avec Lyele qui bossait aussi son projet. On a partagé les frais de location pendant une semaine et on a fait de la musique. Tiakola et Fève étaient là, c’était génial d’être ensemble.
Quels morceaux ont été enregistrés à ce moment-là ?
« BIG BODY » ! J'avais envoyé un message à Hamza pour lui dire qu’on était à l’ICP et qu’il pouvait passer nous voir. Quand il est arrivé, Fève était en train de poser sur l’instru et il a kiffé la prod et le morceau. Il m’a dit : « Gros, laisse-moi tenter un truc. » Évidemment, je l’ai laissé faire. Il a sorti son téléphone et il a commencé à écrire. Le titre s’est fait par accident, spontanément. Je n’aurais même pas osé leur demander. Je me suis rendu compte après coup que j’avais, avec ce morceau, un effet d’annonce incroyable. Quand je suis revenu de l’ICP, je me suis mis en mode album.
La Fève est l’artiste le plus présent sur la tracklist avec trois titres. Tu as déjà beaucoup travaillé avec lui et on devine une certaine complicité entre vous deux…
Je l’ai découvert à la période de KOLAF et ERRR. On s’est branché en 2022, on s’est vu une fois, deux fois, trois fois… et c’est devenu la famille. L’artiste est juste incroyable. Les gens n’entendent que ce qu’il sort, mais quand t’es constamment en studio avec lui, tu te rends compte qu’il est fort tous les jours ! Quand il rentre dans la cabine, c’est tout de suite bien. Comme Tiakola ou d’autres. Tu sens que c’est lui et pas un autre. Et il est très bien entouré. Ce que j’ai aimé c’est que, même si Lyele et Kosei sont ses compositeurs principaux, ils n’étaient pas du tout en gatekeeper vis-à-vis de moi. Ils m’ont ouvert les portes. Je me suis attaché à toute l’équipe parce qu’ils sont très bienveillants entre eux. Il n’y a pas de rapport de force. On se voit très souvent, et pendant que j’étais sur l’album, je les ai suivi sur des dates à la Réunion et à Montréal. Ils m’ont ensuite accompagné à Atlanta. C’est pendant ce voyage-là qu’on a tourné le clip du morceau « TROPHÉE » avec La Fève. C’est en mode lifestyle, on rigole, la caméra nous suit... Des moments en famille.

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Raconte-nous le séjour à Atlanta !
Je voulais y aller pour finir le projet et retrouver STREETRUNNER, le producteur avec qui je bosse aux États-Unis. On s’est enfermé pour améliorer des prods. Après avoir bien avancé, on s’est capté tous ensemble avec l’équipe de La Fève. On a été voir un match NBA ensemble, Atlanta contre Washington. On avait de belles places. D’ailleurs, c’est la Walone qui a tout payé ! Ils ont insisté.
Quelle a été l’implication de STREETRUNNER sur CHAQUE JOUR ?
Il a mixé tout le projet. On fait tout ensemble depuis dix ans, alors c’était évident de l’impliquer. En termes de production, il fait partie des meilleurs du monde alors il fallait absolument qu’il soit dessus. Dès le début de notre collaboration, il a été hyper juste avec moi financièrement parlant. Je n'ai jamais eu à demander quoi que ce soit. Donc là, je me suis dit : « Je prends de l’argent, je prends une avance sur le projet, je l’inclus dedans. »
Sur le disque, on retrouve Sonny Rave dès l’introduction. Pourquoi lui avoir confié l’ouverture ?
À la base, il ne devait pas être sur ce morceau. Ça devait être un interlude musical. Mais j’ai tellement aimé ce qu’il a fait sur l’autre titre avec Prince Waly, que je lui ai demandé de tester autre chose, sur une prod différente. Il a fait un truc mortel. J’aime beaucoup cet artiste parce qu’on se comprend. On aime les mêmes choses pour les mêmes raisons. Ça me fait plaisir de voir un mec R’n’B qui partage mes codes ! Et j’ai choisi de mettre Monsieur Nov sur l’outro pour fermer le livre. Les deux titres ont une sonorité qui peut se rapprocher, c'était cohérent.
Tu parles de Prince Waly, ce featuring avec Sonny Rave en a surpris plus d’un·e. Comment s’est fait le morceau ?
C’était mon initiative. J’en ai parlé avec Waly, puis à Sonny, et ils étaient chauds tous les deux. Alors, on s’est retrouvés au studio de Zeg P, Merkus et Seezy pour se rencontrer. Un endroit spacieux, cosy, boisé, et très chaleureux. Moussa [Prince Waly], c’est un mec adorable. C’est impossible de ne pas le kiffer. Il avait déjà écrit en amont et ça s’est fait. C’est comme si tout le monde se connaissait déjà depuis longtemps. D’ailleurs, c’est Yseult qui a fait les voix. Elle est aussi sur d’autres morceaux et notamment sur « T’EN DIS QUOI? » avec La Fève. C’est une chanteuse exceptionnelle. On crée souvent des samples avec Yseult, je les découpe et j’en fais des instrus. Pour le feat avec Prince Waly et Sonny Rave, je voulais qu’elle chante par-dessus un piano live, avec un seul micro, pour que ça sonne très intimiste.

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L'une des performances de l’album, c’est celle de Zequin, sur le titre « CHAQUE JOUR ». Comment s’est passée la session studio ?
C’était dingue. En toute humilité, il faut avoir le charisme d’assumer une prod comme ça. Si tu n’es pas un excellent rappeur, c’est chaud. Quand il a commencé à poser un couplet dessus a capella, j’ai trouvé ça incroyable. Pendant une heure, il bossait le son au casque sans qu’on ait le retour parce qu’on était dans la même pièce que lui. Ensuite, on a mis le morceau sur les enceintes et j’étais très impressionné. Voir cette performance de la part d’un mec de 21 piges, c’était vraiment puissant. Un morceau comme ça, soit c’est super fort, soit c’est nul à chier. Ça peut même être ridicule ! Et là, c’est parfait. Le soir même, j’ai envoyé le morceau à Dinos, à Oumar… On était choqués.
Tu as invité à la fois des jeunes artistes et des rappeurs d’expérience, comme Dinos, Dosseh ou Kalash Criminel. Pourquoi avoir mixé les générations ?
Je voulais mélanger les univers et surtout casser des barrières. Parfois, les mecs de quartier vont voir les mecs de la new wave en bizarre. Les mecs de la new wave, eux, ils vont les prendre de haut. Je parle d’une partie du public qui est très minoritaire. Je n’aime pas ce truc-là, je trouve que ça rend l’écoute de la musique fake. Pourquoi tu ne peux pas écouter La Fève et Werenoi ? Moi, c’est ce que je fais par exemple. C’est pour ça que j’avais à cœur de faire cette réunion musicale. C’était une volonté très claire de mixer les âges, mais aussi des milieux et des groupes différents du rap. Je voulais dire au public : « Il n’y a que vous qui pensez comme ça. » Les artistes sont très liés et ils se respectent. Au moment du repas, Dosseh a rencontré pour la première fois Jolagreen. Il lui a dit : « Ah c’est toi Jolagreen ? Je kiffe ce que tu fais ! » Pourtant, ce n'est pas forcément le même monde, ni les mêmes publics. On essaye de les séparer et de les mettre dans des cases, alors qu’ils sont juste super contents de se voir. L’un des meilleurs exemples, c’était le featuring entre La Fève et Tiakola sur X.
À ce propos, à l'occasion d’un entretien à Mosaïque, Lyele avait salué la démarche de Tiakola avec X. Un EP très différent de ce qu’il a l'habitude de faire. Qu’en penses-tu ?
Qand il m’a dit : « On va faire un projet cette année, avec toi, Lyele et Ikaz », j’étais sur le cul. Il sortait de Mélo, « Meuda », et il veut revenir comme ça ? Qu’il le fasse à ce moment-là, qu’il prenne ce risque… Je respecte trop cette audace. Je suis fier de ce projet et content qu’il ait marché. Je suis sûr qu’on va réussir à faire disque d’or avec six titres. J’espère aussi que ça servira d’exemple et que ça donnera envie à d’autres de faire la musique qu’ils ont envie de faire. En plus, stratégiquement c’est super intelligent de partir dans complètement autre chose avant de revenir avec BDLM.

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En parlant de Jolagreen23, comment perçois-tu ce renouveau de la trap en France dont tu es un acteur de premier plan ? Avec des artistes comme Zequin, Keeqaid, Sherifflazone…
Je vais avoir bientôt dix ans de carrière, et ce sont des sonorités qui me rappellent la grande époque de la plateforme DatPiff et ses mixtapes, les Rich Forever, Waka Flocka... C’est super intéressant de voir comment les jeunes rappeurs français s’approprient ce style. Ça me donne de l’espoir parce qu’il y a certains types de sons qui ont disparu, et on voit que c’est cyclique et que tout revient. Il y a eu un départ de feu, une émulation, un effet boule de neige… C’est comme le revival du R’n’B des années 2000. Ces jeunes artistes n’ont pas vécu cette époque, alors ils puisent leur inspiration en regardant en arrière. C’est ça qui fait qu’on a une culture. On se sert de notre histoire.
Sur ce projet, on te retrouve dans la peau d’un chef d’orchestre. Comment ton travail avec DJ Khaled a pu t’inspirer pour porter ce nouveau costume ?
Après avoir fait ce projet, j’ai encore plus de respect pour ce qu’il arrive à faire. Avoir, sur chacun de ses albums, la crème de la crème des plus gros artistes cainris, avec à chaque fois quatre morceaux de Future, Jay-Z, Justin Bieber, et des collabs de ouf, c’est dingue. Si je peux arriver à ce niveau-là, et être capable d’inviter Tiako et Gazo trois fois sur le projet, dont un feat sur lequel je rajoute Niska parce que j’ai envie, ce serait magnifique. J’espère un jour avoir le même genre de ressources à l’échelle de la France.
Certain·e·s ont fait part de leur étonnement sur le fait qu’il n’y ait pas de rappeuses parmi les nombreux invités. Que leur réponds-tu ?
Franchement, je comprends. Ce n'était pas une volonté de ma part. J’ai invité des femmes, mais malheureusement ça ne s’est pas concrétisé. Une grande artiste française devait être là, et ça ne s’est pas fait. Je voulais aussi November Ultra, mais le timing n’était pas le bon. J’avais même proposé à Lara Fabian de faire un interlude ! Je voulais une légende. Elle au micro, moi au piano. On s’est parlé sur WhatsApp, elle m’a dit qu’elle était ravie que je la contacte, mais on n’a pas réussi. En tout cas, c’est dommage, y compris pour mon trailer. J’aurais adoré qu’il y ait plusieurs meufs en boss qui soient avec de nous. J’espère que ça se fera pour le prochain projet. Quoiqu’il arrive, je contacte toujours les artistes que j’aime, et je ne blâme pas ceux qui m’ont fait la réflexion.

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Pour finir, tu as certainement vu passer ce débat sur le manque de valorisation des compositeurs sur les réseaux sociaux. Diabi a notamment dit que : « L’ennemi du beatmaker, c’est les beatmakers eux-mêmes. » Qu’en penses-tu ?
En fait, c’est comme dans n’importe quel taff. Tu es en droit de demander du respect, mais il faut aussi savoir se faire respecter. Le rap c’est un monde difficile et il n’y a pas de la place pour tout le monde. J’ai vu des gens dire que beaucoup trop de producteurs ont été laissés sur le carreau. Malheureusement oui, tu as vu le nombre de personnes qui ont envie d’y arriver ? Sur la question du prix des prods, il faut savoir se faire entendre et créer d’autres économies en travaillant intelligemment. Il devrait y avoir plus de reconnaissance pour les compositeurs, mais on devrait aussi faire un effort, et je m’inclus dedans, pour plus se mettre en avant. Travailler notre image, et se placer dans des conditions favorables pour dicter nos propres règles. Il faut qu’on apprenne à se marketer. On ne peut pas attendre des gens qu’ils soient juste gentils avec nous. Moi, je ne laisse pas le choix. Quand je fais une instru, je fais en sorte qu’elle soit tellement bien que les artistes n’ont pas le choix de la prendre. Il y a aussi des prods que je fais quasi gratuitement parce que je crois à leur projet. Et quand j’invite les gars derrière, ils sont là. Ça va dans les deux sens. Je ne jette pas la pierre aux compos, mais pas non plus aux maisons de disques qui seraient les grands méchants. En tout cas, je capte la frustration de chacun.
Un mot de la fin ?
Chaque jour.