La troisième saison de Nouvelle École est bientôt intégralement sortie. Comment vas-tu ?
Je vais très bien. Je suis un peu fatigué et chahuté par le tsunami actuel, mais en vrai ça va. Avec les autres candidats, on s’attendait tous à une tornade, mais tant que c’est pas sous nos yeux, on ne peut pas imaginer ce à quoi on va avoir affaire. C’est surtout sportif sur les attentes qu’on a côté musique, et sur cette pseudo notoriété qui pop du jour au lendemain. On essaye de se servir le plus possible du moment pour transformer l’essai. Ça fait des années que j’attends un truc comme ça.
Tu rappes depuis déjà près de 7 ans. Pourquoi avoir participé à un programme comme Nouvelle École ?
Ce qui m'a convaincu, c’est mon manager, Vestiges. Je venais de mater la saison 2 et je voyais ça comme un truc impalpable, qui ne sortait pas de Netflix. Quand on me contacte, je ne vois même pas le message. Finalement, c’est Vestiges qui répond de son côté et on lui explique qu’il va y avoir des nouveautés cette année. Il m’a persuadé qu’il fallait tenter le coup parce qu’on est confronté à un manque de visibilité sur chacun de nos projets et que ça ne coûte rien. Je n’avais pas envie de cultiver des espoirs, alors j’ai participé au casting sans attente. Je pense que c’est ce côté « rien à perdre » qui leur a plu. Ils ont compris que ma survie ne dépendait pas du programme.
Comment se passe la sélection ?
Le processus est méga long. Ça commence en mai et on a une réponse définitive en septembre. On a eu des indicateurs assez positifs de la production et on avait la sensation que mon profil plaisait. Ensuite, une fois que ça a commencé, j’ai réalisé que je n’étais pas capable d'être acteur d'une télé-réalité. Par contre, je me suis dit que le prétexte de tout ça, c’était le rap. Le fait de ne pas avoir le droit à l’erreur, ça met une pression de fou. Le seul moyen de tenir mentalement, c’était la musique. Quand je m’accrochais au public, ça faisait descendre un peu le stress et je trouvais un sens à ma présence avec ces dizaines de caméras qui filmaient chacun de mes faits et gestes.

© Noémie Lacote
Tu t’es entraîné avant de venir sur le tournage ?
Bien sûr. Mais il faut savoir qu’on reçoit les prods seulement quelques jours avant, ou même quelques heures sur certaines épreuves. Tout ce que je savais, c’était le contexte et le type de texte qu’il fallait lâcher. J’en avais une dizaine avec moi, sur pleins de BPM différents, pour pouvoir dégainer le meilleur au bon moment. J’ai pris au sérieux la préparation. Je voulais aussi un truc pour accrocher le jury dès le début. Cette petite pic à SCH, c’était stratégique, je voulais communiquer avec l'écosystème dans lequel j’étais plongé.
Tu es passé en premier lors des auditions devant les jurys. Comment as-tu vécu le moment ?
Ils font vachement monter la pression. On a presque pas de balance, juste un test soundcheck qui est aussi filmé. Avant de monter, c’est une petite torture mentale parce qu’on se fait tous des scénarios horribles. Mais au moment où je pose mon pied sur la scène et que j’ai le micro dans la main, je me sens à ma place de fou. Je me suis éclaté comme sur n'importe quelle autre scène. Ceux qui ne sont pas fondamentalement accrochés à leur art à ce moment-là, je ne sais pas comment ça peut bien se passer. La seule échappatoire, c’est de s’accrocher à sa raison d’être.
Lors d’un entretien accordé à Mosaïque en avril 2021, tu présentais SCH comme l’un de tes artistes préférés. Ça devait être spécial, non ?