Entre un E-TRAP encensé quoiqu’un peu trop dispersé, un exorcisme partiel déguisé en freestyle Grünt et une Cigale complète, TH trouve le temps de sortir son quatrième projet : ALGORITHME. L’entité que l’on croirait née de la fusion hors-la-loi entre un prompt ChatGPT tordu et une boulette d’aluminium se doit de confirmer au public qu’elle est bel et bien la sensation actuelle du rap français.
Celui que l’on appelait « T H O R » se montre plus mélancolique et compréhensible que jamais, il simplifie la forme pour mieux peaufiner le fond. Les messages parfois trop cryptiques des précédents opus se transforment en slogans anti système : « J'dessine un zizi dans l'journal intime de Marianne » (« 47 PHIL FODEN »), ou en ode torturée à la routine des bicraveurs à qui il dédie « LVDB ».
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TH se dessine en citoyen passif mais conscient d’un futur proche, rêve d’amour mais parle mal des femmes, souhaite venger ses ancêtres mais voit son nom déjà sur-référencé dans les dossiers de l’Office anti-stup’. Une vie douce-amère qu’il raconte avec l’intensité d’un humanoïde passé au micro-onde sur des prods cheap-futuristes dont seuls les compositeurs de Noviceland ont le secret.
D’abord survolté, le rappeur laisse ensuite planer les mélodies à l’instar du très SDM-esque « PÉTROLE », du franchement ennuyant « LUNDI » ou encore de la vibrante topline de « MÉTRO STATION » qui arrive à s’échapper de la mâchoire serrée de son interprète. S'ajoute au catalogue le chef d'œuvre final qu’est « ALGORITHME », morceau hypnotisant dont la magnifique production est co-composée par japan, habitué à travailler avec les stars américaines d’une nouvelle trap que sont Redda et Yeat.
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Malgré une nouvelle proposition qui pourrait fortement perturber les aficionados d’un TH plus hurleur, ALGORITHME se place finalement en une logique et particulièrement subtile pièce de transition d’un puzzle entamé en 2023 et dont le dernier morceau sera le premier album tant attendu du rappeur.
Compte tenu de l’exigence naturelle que l’on porte envers celui qui a le potentiel de marquer durablement le rap français, force est de constater qu’il n’était sans doute pas possible de servir meilleur projet mélancolico-amoureux de TH.
