Lola Levent : « L’industrie musicale est éduquée à l’école des lâches »

  • Propos recueillis par Lise Lacombe
  • Photographié par FABIENNE COSTA
  • Date

Insuffler un élan face à l’urgence. En lançant la plateforme d’alerte D·I·V·A· en 2020, Lola Levent espérait lever le voile sur les violences sexistes et sexuelles dans l’industrie musicale. Rejointe par Cíntia Ferreira Martins et Laetitia Muong - aujourd’hui curateurice de Asian Core, qu’iel a fondé -, la structure continue son travail de sensibilisation et devient une agence de management et un label pour les artistes qui s’identifient en tant que femmes ou non-binaires. Mobilisée sur tous les fronts, Lola Levent s’est rapidement imposée comme une référente dans le milieu. Celle qui a contribué à révéler les affaires Retro X et Roméo Elvis a vu les coulisses des labels, des médias ou encore du management. Guidée par ce « sentiment de révolte » qui ne l’a jamais quittée, la trentenaire a depuis ressenti le besoin de s’éloigner d’un « système de violences » en se lançant dans de nouveaux projets. Pour Mosaïque, elle fait le bilan de dix ans de combat.

Récemment, tu t’es mise à l’écart de l’industrie. Où en es-tu ?

J’ai repris une activité de recherche universitaire sur les relations entre hip-hop et art contemporain, en plus de mes propres projets d’artiste et d’autrice. Mais je continue de travailler aux côtés des artistes et de servir leurs créations en tant que directrice créative, sans être trop prise dans les sucs de l’estomac de l’industrie. Je suis à un moment de ma vie où je n’ai plus envie de tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler. C’est ce que j’ai eu l’impression de faire pour obtenir et conserver une place dans le milieu de la musique en France : ce jeu de calculs où chacun·e se montre sous son meilleur jour me rend bête et je n’y vois plus d’intérêt.

Pourquoi as-tu ressenti le besoin de faire un pas de côté ?

Lorsque D·I·V·A· [désormais diva404] est devenu un label et une agence de management, l’imaginaire de la boss lady n’était jamais bien loin. J’étais portée par la mentalité « jeune CEO » de ma famille et de mes pairs, et peut-être de la musique que j’écoute aussi ! Je pensais que la solution à tout était qu’on obtienne « a seat at the table ». Aujourd’hui, réformer le milieu en jouant des coudes pour appartenir à des endroits de pouvoir est une contradiction absolue pour moi. Forcément, je ne me retrouvais plus dans ce que je faisais : je voulais gagner ma vie sans jamais trahir mes valeurs, autant dire que c’est impossible et que c’est raté ! Je viens d’une famille parisienne, blanche, aisée, qui est propriétaire. J’ai grandi dans cet environnement de gauche où l’on détestait les ultrariches, mais où l’on ne nommait pas toujours ses propres privilèges, où l’on croyait à un universalisme bienfaiteur. Donc quand j’ai décidé de m’impliquer dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans la musique il y a cinq ans, j’étais tout feu tout flamme, mais j’étais surtout en plein apprentissage et en pleine formation politique. Je le suis encore et je le serai éternellement. Mais à l’époque, je mettais tout juste les mots sur ma propre histoire, en même temps que je mettais les mots sur le système. J’essayais de comprendre et, de toute évidence, j’avais des angles morts. Certains de ces angles ont pu causer du tort et de la souffrance autour de moi, et j’en suis désolée.

Avec du recul, que manquait-il à ta réflexion ?

Je confondais avoir conscience de ses privilèges et les remettre définitivement en question. Je considérais la lutte comme une possibilité de créer un élan collectif, de grandir intellectuellement, de me rendre utile, sans m’apercevoir que tout ceci me permettait d’en tirer un certain profit : je prenais des risques, je perdais de l’argent et des opportunités, donc je ne voyais pas forcément que j’y gagnais d’autres avantages. Que, parfois, je rejouais l’exercice de la domination à mon échelle, que je nourrissais mes biais racistes, classistes ou sexistes, même en plein chantier pour déconstruire ces oppressions. J’ai eu beaucoup de chance d’être rappelée à l’ordre et qu’on prenne le temps de la pédagogie avec moi. J’ai vécu de grands moments d’adelphité [terme qui a pour vocation de dépasser les limites des concepts de sororité et de fraternité], dont certains sont avant tout des moments de responsabilisation que je conserve tout aussi précieusement et qui sont mon phare au quotidien. C’est une chance d’apprendre des autres, mais aussi un devoir envers elleux. On pense souvent qu’on fait du mieux qu’on peut, mais le fait-on vraiment ? Quel crédit donne-t-on à l’inconfort, alors même qu’il est constitutif de notre tentative de faire communauté ? Selon moi, construire une véritable solidarité exige également le temps d’aller regarder en soi-même. La musique ne nous offre pas ce temps ; or le rythme auquel le fascisme avance nous oblige. Il n’y a pas d’excuse qui tienne pour ne pas interroger ses propres méthodes.

Quel regard portes-tu sur le milieu après plus de dix ans d’expérience ?

J’avais 17 ans quand j’ai travaillé sur ma première pochette d’album, 20 ans lorsque j’ai fait mes premières piges, et 25 ans quand j’ai fondé D·I·V·A·. J’ai toujours écrit pour des médias, mais j’ai aussi travaillé en label et en tant que manager, avant de monter ce projet. Le monde du travail, y compris dans les industries culturelles et créatives, est une machine à désapprendre. On désapprend à écouter son corps et son instinct. On hiérarchise inutilement les relations, ce qui empêche chacun·e d’acquérir son autonomie. En major, on te ment en te regardant dans les yeux. Les chefs de projet rap qui gagnent plus de 30 k par an sont des fans de Justice qui ne connaissent rien à la musique, pendant que mes consœurs spécialistes des violences ou du rap sont au RSA ou cumulent les jobs. Tu refuses de coucher avec un mec, tu peux dire adieu à ton micro dans son émission. Tu couches avec un autre, le lendemain, il interviewe un agresseur. En tant que freelance, je peux garantir que c’est chacun·e pour soi, sauf si tu es un homme. Sinon, on t’enlève ton individualité à l’arrivée, comme on mettrait ta veste sur un porte-manteau. Donc quand j’ai commencé à travailler pour moi, j’avais plein d’idées, mais j’ai aussi reproduit les seuls schémas que j’avais pour référence. Je tends à considérer comme une erreur de parcours le fait d’avoir essayé à tout prix de fusionner militantisme et entrepreneuriat, bien que les erreurs puissent être fertiles et qu’elles aient donné vie à de beaux moments.

La militante Lola Levent prise en photo assise sur un escalier

© Fabienne Costa

Concilier les deux est impossible ?

Ça revient à jongler constamment entre compromis et sacrifices, qu’ils soient éthiques ou financiers. Il faut sans cesse peser les pour et les contre. C’est possible mais avec une dissonance perpétuelle qui n’est pas solvable. Avec le contexte politique actuel, je n’arrivais plus à trouver un fil rouge entre mon travail et certaines valeurs. Même si on agit à l’endroit du soft power, de l’art et de la culture, avec la volonté de lutter, une entreprise vise le profit et entre inévitablement en concurrence avec d’autres. Dans Chères collaboratrices, Sandrine Holin montre que les logiques économiques pourrissent le combat féministe de l’intérieur. Qu’on ne réfléchit plus qu’en termes de « coûts et de bénéfices » : c’est un non-sens auquel j’ai été confrontée. Elle parle d’un processus qui permet à certain·e·s d’être reconnu·e·s, de gagner autant d’argent que les hommes, mais pas de le redistribuer. Dans la musique aussi, la lutte « contre les inégalités femmes-hommes » a souvent pris la forme d’une lutte pour le pouvoir : certaines structures récompensent d’ailleurs bien plus le leadership et la productivité que la volonté d’œuvrer pour un véritable changement systémique.

Selon toi, le combat contre les VSS doit-il par conséquent s’inscrire dans une compréhension d’enjeux plus globaux ?

De multiples projets ont émergé, le mien compris, laissant parfois le flou s’installer autour de certains objectifs. Or délaisser la coordination des luttes donne lieu à leur hiérarchisation. L’arrêt des violences ne se fera pas sans une remise en question complète des rapports de pouvoir dans ce milieu, et donc, idéalement, de sa désindustrialisation ; c’est-à-dire qu’il faudrait recommencer à penser la musique en dehors des circuits capitalistes qu’on a établis comme inexorables. Actuellement, j’ai un peu perdu l’élan et l’inspiration d’il y a cinq ans, mais je sais que d’autres l’ont, et je suis de tout cœur avec elleux. Moi, je vois surtout des portes fermées qui débouchent sur un système qui s’est enrayé et auquel j’ai donné du crédit. J’ai conscience que cette volonté de réconciliation s’imposera de nouveau à moi à l’avenir, c’est un sujet tenace. D’ailleurs, j’aimerais aussi renvoyer vers Les Féministes blanches et l’empire de Félix Boggio Éwanjé-Épée et Stella Magliani-Belkacem, La Pédagogie des opprimés de Paulo Freire et Palestine : un féminisme de libération de Nada Elia qui sont des ouvrages qui nourrissent ces réflexions, toujours en cours.

À quel moment de ta carrière as-tu compris qu’il y avait urgence à agir face aux VSS ?

Lorsque j’ai commencé dans la musique, j’étais manipulable. J’étais crédule et j’étais confortable dans des schémas d’emprise et de grooming [un·e adulte qui manipule un·e mineur·e à des fins sexuelles] qui m’étaient familiers. En outre, j’ai toujours appris mon « métier » sur le tas, en étant mentorée ou en observant mes pairs, ce qui me rendait vulnérable dans les relations de travail ; et je n’avais pas vraiment de liens d’amitié avec d’autres femmes du milieu. J’ai vécu plusieurs épisodes de sexisme très violents entre fin 2018 – lorsque Lomepal m’a insultée sur ses réseaux après que j’ai critiqué l’un de ses albums – et fin 2019, où j’avais tiré le gros lot avec un patron de label raciste, homophobe et misogyne, qui n’a pas supporté que je lui tienne tête. Mais ce qui m’a véritablement ouvert les yeux, ce sont les chiffres et les statistiques rapportés par Emily Gonneau dans une conférence cette année-là. Je me suis demandé : quelles sont mes perspectives dans cet écosystème ? Les enquêtes montraient notamment que les femmes quittent la musique passé 30 ans, faute d’évolution de carrière – joke’s on me ! J’ai commencé à poser des questions aux femmes autour de moi, et ça, ça a été le point de non-retour. Chaque personne à qui je parlais n’avait pas subi une mais plusieurs expériences de violence.

Quelle a été ta réaction face à cette désillusion ?

À cette période, j’ai vécu ma première crise d’angoisse au travail dans un très bel open space ; j’ai même fait un black-out d’une conversation au bureau où je m’étais complètement dissociée de la situation tellement les propos étaient violents. C’est d’ailleurs l’une des rares fois où l’on m’a présenté des excuses. J’ai aussi compris ce à quoi j’avais participé pendant des mois. C’était très clair que j’avais fait mon chemin jusqu’ici avec la validation des hommes comme seul levier de progression de carrière. J’avais subsisté un peu comme sous le syndrome de Stockholm. J’ai claqué la porte le jour où mes collègues ont pris connaissance d’une affaire de violence qui impliquait un artiste et qu’ils ont décidé de mettre en lumière malgré tout. C’est là que j’ai commencé mon travail de sensibilisation et de récolte de témoignages.

Comment as-tu digéré tout ça ?

Avec mes expériences professionnelles et le lancement de D·I·V·A·, j’étais dépouillée de ma naïveté. En 2022, j’ai fait une dépression sévère de six mois. On m’avait qualifiée de tous les noms : d’« opportuniste », de « collabo qui ne connaît rien à l’histoire de l’humanité », de « femme qui devrait retourner à la cuisine »... On m’avait fait prendre la porte parce que j’étais « trop indépendante », on m’avait espionnée à travers la fenêtre de chez moi, cyberharcelée, menacée, insultée publiquement. Une personnalité de la musique qui a 32 ans de plus que moi m’avait invitée à dîner en tête à tête quand j’avais 18 ans. J’ai même reçu des messages des parents d’un agresseur sur lequel j’avais enquêté. Mais cette dépression a été complètement transformatrice dans ma vie. Après ça, je suis retournée sur le terrain en essayant d’affirmer mes envies et mes limites. Sauf que le dialogue avec les structures, notamment les majors, mais également avec les artistes, a vite fait des étincelles. Quand tu n’acceptes plus certaines choses – aussi bêtes que travailler le week-end –, on te montre que tes manières sont incompatibles avec la culture du milieu. Tout ça laisse beaucoup d’amertume... et des séquelles. Depuis, je travaille à changer ma façon de m’entourer dans mes collaborations professionnelles. J’ai aussi développé des amitiés avec des femmes à qui je dois beaucoup et j’apprends à « pratiquer » l’adelphité.

La musique a-t-elle eu son #MeToo selon toi ? Si oui, D·I·V·A· y a-t-elle contribué ?

Je ne sais pas si je peux mesurer cet impact. En mai 2020, je voulais lancer l’alerte sur les violences qui avaient lieu dans les coulisses de la création musicale à travers l’avènement d’un mouvement #MeToo – en l’occurrence #MusicToo. Je pense qu’il y a eu une prise de conscience. StreetPress et d’autres médias ont sorti des enquêtes très fournies qui ont permis un avant et un après. En 2020, il y a eu les affaires Moha La Squale, Roméo Elvis, puis Retro X en très peu de temps, ce qui a entraîné un renversement symbolique qui, je crois, a servi à interroger la place des puissant·e·s. Il y a eu des prises de parole du côté du rap, certes, mais aussi du côté des musiques électroniques, du rock et du métal... et des rapports statistiques très importants. Croiser ces informations avec un véritable travail de terrain, en étant au quotidien avec les artistes, a permis ensuite de développer une expertise très ciblée qui a donné lieu à des échanges passionnants avec de multiples acteur·rice·s du milieu, en France et dans d’autres pays. Pour moi, le projet D·I·V·A· a tantôt été la petite lueur à l’horizon, l’ancre, la bouée de sauvetage, tantôt le radeau, l’algue gluante et le sable dans les chaussures !

La militante Lola Levent photographiée assis sur une table en bois

© Fabienne Costa

Cinq ans après, quel impact a eu ce mouvement ?

Avec du recul, le #MeToo de la musique a remodelé les éléments de langage plus que le système. Le mot « problématique » était dans toutes les bouches ces derniers temps ; il ne veut plus rien dire pour moi. Ces questions sont bien plus discutées qu’avant, les initiatives qui abordent ces sujets se sont multipliées, et les artistes comme les professionnel·le·s issu·e·s des minorités de genre sont beaucup plus nombreux·ses et considéré·e·s, mais c’est encore largement insuffisant. Le combat contre les violences sexistes et sexuelles est devenu très stratégique, marketing même. Dans l’industrie, il ne faut pas s’acoquiner avec quelqu’un qui est en train d’être « cancel ». Il y a une forme d’instrumentalisation du militantisme pour se protéger soi et sa structure, voire parfois pour utiliser ces enjeux politiques à des fins personnelles. Les oppresseurs changent de méthodes. Dans un monde où Spotify peut financer l’armement et proposer une playlist Equal [playlist composée unique­ment d’artistes féminines] simultanément, le washing est rude et subtil. Un projet féministe attire aussi des personnes qui n’ont aucune considération profonde pour les enjeux auxquels il se rattache. On remet même en question notre intégrité quand on demande à être payé. On retrouve souvent les deux mêmes issues : l’autocensure ou le sentiment d’avoir été utilisé·e, qui laisse des blessures à vif. Ce phénomène, j’ai pu l’entretenir et je l’ai subi moi-même. On se sert de tes positions politiques ou de ton nom pour se faire bien voir.

Comment expliques-tu le silence global de l’industrie sur ces sujets ?

Il y a un maillage de collaborations qui neutralise tout. Les médias sont des agences de publicité qui collaborent avec des marques, les labels les paient pour promouvoir leurs artistes... C’est une toile d’araignée géante. Parler de « conflit d’intérêts » ne suffit même pas à rendre compte du fonctionnement de cette industrie où toutes les structures dépendent les unes des autres. Warner Music et Deezer ont le même actionnaire milliardaire. Tout le monde analyse les conséquences qu’une action ou une prise de parole peuvent avoir sur sa position et ses intérêts. L’industrie musicale est éduquée à l’école des lâches, bien que je comprenne – pour avoir écrit des enquêtes moi-même – qu’on puisse craindre la pression des menaces pour diffamation. StreetPress a d’ailleurs dû traverser un procès après l’enquête sur Retro X. Cela dit, il me paraît envisageable de mettre en place des protocoles sains dans une entreprise ou entre collaborateur·rice·s ; de rédiger des clauses pour protéger chacun·e en faisant appel à de l’aide juridique ; de relayer une information au conditionnel ; ou encore d’évoquer un·e artiste accusé·e de violences en mentionnant les faits qui lui sont reprochés. Ce qui serait prometteur, c’est que chacun·e à son échelle fasse des tentatives et expérimente des méthodes qui vont dans le sens du démantèlement de la culture du viol, en évitant absolument de tomber dans la reproduction du système policier.

Que reste-t-il à faire ?

D’une part, il reste encore à faire connaître le spectre des violences, leur perméabilité et les mécanismes de complicité qui vont avec. Comment en arrive-t-on à ce qu’un artiste agresse des femmes de son public ? Qui a accepté d’ouvrir les loges aux fans ? Qui a décidé qu’on mette des milliers d’euros de marketing sur tel album pour faire passer tel artiste pour un demi-dieu ? Notre perception de la gradation des violences, qui est culturellement définie dans les textes de loi, doit évoluer. Aujourd’hui, être un violeur ou un pointeur peut être considéré comme « grave » par l’opinion – bien que ce soit négocié en permanence –, tandis que d’autres violences, telles que le harcèlement sexuel ou d’ambiance, peinent simplement à être reconnues. D’autre part, c’est le système qui produit les violences qu’il faut continuer de démasquer. C’est ce qu’a fait le Syndicat des musiques actuelles en republiant la cartographie des groupes capitalistiques qui contrôlent le secteur. Le sexisme n’est pas le seul parasite. Cette industrie, non seulement exploite les artistes, mais est aussi raciste, transphobe, dépendante des milliardaires qui façonnent la droitisation de l’opinion publique et complice des marques et des plateformes, c’est-à-dire de projets technofascistes et sionistes. Face à ces géants, on manque cruellement d’un esprit punk, d’un front solide. Les artistes sont tellement précaires qu’iels acceptent toutes les opportunités, et je les comprends, mais je crois également que le pouvoir est entre leurs mains d’une manière qu’iels sous-estiment. On a besoin d’elleux. Or ces démarches individuelles solidifient des pratiques propres à ce système qui nous écrase tous les jours. Le compte Instagram de la filiale d’Universal en territoire palestinien occupé a récemment fait la promotion de Kendrick Lamar. C’est ça, l’industrie de la musique actuellement : comment y trouver du sens ? Peut-être que des gestes collectifs de revendication et de boycott pourraient être la clé. 

Retrouve cet article dans le numéro 11 de Mosaïque N°11 - PACK OR Découvrir