« Été 2025, je suis en mode kiffeur ! » Aucun doute, Jeez Suave se porte comme un charme. Habillé d’un ensemble noir Issey Miyake auréolé d’une chaîne dorée shoppée à La Réunion, le producteur commande son cocktail avec l’assurance d’un habitué : « Je vais prendre un Stress Killer. » Ce mode de vie, il en a longtemps rêvé et ne se cache pas d’en profiter. L’été aura d’ailleurs été marqué par des images de lui et de sa sœur à bord d’un bateau en Grèce jouissant de la nouvelle vie qui s’offre à elleux. Car les inséparables, enfants de parents réfugiés, n’ont pas toujours connu l’opulence.
Balloté·e·s de ville en ville, iels partagent le même sentiment de solitude en grandissant : « Je pense que c’est ce qui nous a, mine de rien, poussés à faire de la musique. » Songeur, il se souvient de leur installation en 2016 à Saint-Jean-d’Angély, en Charente- Maritime : « Tous les gens de ta classe vont en soirée, en parlent le lendemain, et toi, tu n’es pas invité. On ne t’adresse même pas la parole ! » Alors pour compenser, le duo se serre les coudes. « J’ai toujours suivi Theodora dans ses délires, même quand ça ne me parlait pas, et inversement pour elle. On a une relation tellement privilégiée. » Dès l’enfance, iels chantent ensemble au rythme des clips diffusés sur MTV et de la chorale de l’église qu’iels fréquentent en déménageant à La Réunion. Pour Jeez, le déclic de la production survient à Athènes, sa ville de naissance, au cours de l’été de ses 16 ans.