Le portrait de Jeez Suave

  • Écrit par Chaïmaa Alioui
  • Photographié par Mélanie Do Souto
  • Date

Entre trois festivals, quatre Zénith sold out, des voyages au bout du monde et une réédition achevée pour sa sœur Theodora quelques semaines plus tôt, Jeez Suave profite de son passage express dans la capitale pour décompresser. Derrière des sourires distribués sans compter se cache surtout la satisfaction d’avoir atteint de nombreux rêves à seulement 25 ans. Depuis « KONGOLESE SOUS BBL », les hits s’enchaînent pour le producteur qui peaufine des sonorités hybrides toujours plus audacieuses, à l’image de la Boss Lady qui les incarne. C’est dans un bar chic au sein duquel il a pris ses habitudes que le musicien nous a donné rendez-vous pour tenter de démêler l’agitation incessante des derniers mois.

« Été 2025, je suis en mode kif­feur ! » Aucun doute, Jeez Suave se porte comme un charme. Habillé d’un ensemble noir Issey Miyake auréolé d’une chaîne dorée shoppée à La Réunion, le producteur commande son cocktail avec l’assurance d’un habitué : « Je vais prendre un Stress Killer. » Ce mode de vie, il en a longtemps rêvé et ne se cache pas d’en profiter. L’été aura d’ailleurs été marqué par des images de lui et de sa sœur à bord d’un bateau en Grèce jouissant de la nouvelle vie qui s’offre à elleux. Car les inséparables, enfants de parents réfugiés, n’ont pas toujours connu l’opulence.

Balloté·e·s de ville en ville, iels partagent le même sentiment de solitude en grandissant : « Je pense que c’est ce qui nous a, mine de rien, poussés à faire de la musique. » Songeur, il se souvient de leur installation en 2016 à Saint-Jean-d’Angély, en Charente- Maritime : « Tous les gens de ta classe vont en soirée, en parlent le lendemain, et toi, tu n’es pas invité. On ne t’adresse même pas la parole ! » Alors pour compenser, le duo se serre les coudes. « J’ai toujours suivi Theodora dans ses délires, même quand ça ne me parlait pas, et inversement pour elle. On a une relation tellement privilégiée. » Dès l’enfance, iels chantent ensemble au rythme des clips diffusés sur MTV et de la chorale de l’église qu’iels fréquentent en déménageant à La Réunion. Pour Jeez, le déclic de la production survient à Athènes, sa ville de naissance, au cours de l’été de ses 16 ans.

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