Est-ce votre première rencontre ?
Monsieur Nov : C’est notre première rencontre officielle. Il y a deux ans, j’ai vu défiler les titres de Jäde, notamment sur les réseaux sociaux, puis j’ai pris le temps d’écouter Les Malheurs de Jäde, dont la cover m’a marqué. À ce moment-là, j’étais curieux de découvrir ce qui sortait en matière de R&B.
Jäde : Je me souviens qu’on s’était déjà parlé sur les réseaux sociaux, il était question d’une possible collaboration. De mon côté, quand je t’ai connu, je n’avais pas encore sorti mes premiers morceaux. Je me rappelle l’époque où tes clips passaient à la télévision.
M. N. : Et je n’avais pas de cheveux [rires], ça me vieillit !
Nov, tu vas bientôt fêter tes 20 ans de carrière. C’est une longévité rare dans le R&B en France. Quel est le secret pour perdurer ?
M. N. : Tous les cinq ans, je dois trouver le juste milieu pour me renouveler sans perdre mon essence. La clé est d’essayer de rester moderne, tout en gardant sa propre fibre artistique. L’année dernière, beaucoup d’auditeurs m’ont découvert grâce à « RESTE-LÀ », avec Tiakola. Que ce soit en raison de la génération ou de la musicalité, son public ne me connaît pas forcément.
J. : Je pense qu’être moderne passe aussi par l’entourage. En ce moment, je travaille avec un nouveau producteur de 22 ans, Peso, qui m’aide à me tenir au courant des dernières sorties. Avant, j’aimais beaucoup digger des sons, et je le fais de moins en moins.
M. N. : Totalement ! Mes rencontres, et notamment celle avec Zeg P en 2015, ont été essentielles. J’avais dix ans de bouteille derrière moi et des automatismes. Il est arrivé avec beaucoup d’inspirations et m’a apporté un regard frais.

© Lia Goarand / Mosaïque Magazine