Retranché dans l’ombre, attendu par ses disciples, le professeur déplie son parchemin et prend la parole. Seul, fier et toujours aussi revendicateur. Tout juste sorti « d’un long tunnel sombre », Freeze est-il devenu un fervent défenseur de la liberté d’expression ? « Shavkat », « MW2 »… Le rappeur se prend les pieds dans son personnage. Les références controversées tiennent désormais plus de l’argument marketing que d’une sincère volonté de surfer sur les limites du politiquement correct. Alors, Freeze tourne en rond dans son laboratoire.

Pochette de ADC. © Fifou
Trois ans après LMF, les acquis à la cause du 667 étaient en droit de s’attendre à autre chose qu’à une réponse aux polémiques dont il a été l’objet, et qui l’ont, à en croire le récit d’ADC, indéniablement secoué. À tel point qu’il a ressenti le besoin de s’en expliquer à travers la voix du Roi Heenok dans « Isshin Ashina », la deuxième piste, qui justifie ses références explicites au nazisme.
Le double platine, la pression médiatique et le regard de ceux qui « ont commencé à changer » n’ont en rien lissé ses rimes acerbes, sa technicité de très haut niveau et sa créativité (« Jour de plus », « Voldemort »), mais semblent au moins avoir embouti son inspiration. En tout cas sur ce disque à la pochette édulcorée et balourde, réalisée par Fifou. Dommage, L’Attaque des clones de George Lucas n’avait pas fait non plus l’unanimité mais était pourtant un bon souvenir.