Elyon, c’est l’histoire d’un type à moitié nu sous un peignoir qui surprend son monde et termine finaliste d’un télécrochet douteux. Elyon, c’est aussi l’histoire d’un gars dont le milieu rap ne sait pas quoi faire mais qui a voulu remplir un Olympia avec seulement sept singles sur les plateformes. Trop intense, trop « romantique », au sens victorien du terme, trop torturé pour une industrie en pleine évolution mais qui tient à son petit train-train. On se surprend alors à s’interroger, à se remémorer les quelques très belles choses montrées durant Nouvelle École, et à espérer que ce n’était pas que du vent malgré la tornade de communication branlante autour du projet.

© Antoine Ricard
La musique est une porte est conçu comme une expérience sonore. Aucun mastering, aucune conformisation, on y replace le pur artistique au-dessus de tout le reste. L’album se permet des minutes de silence, des compositions sans structure et des mix de voix criards, parfois inaudibles. Mais sous ses airs de projet d’une vie, tout sonne prétentieux. Un narcissisme intellectuel qui se détache du rap, une nouvelle chanson française qui serait trop brouillée pour s’espérer populaire.

© Antoine Ricard
Aussi intéressante soit-elle, une longue tirade à la créativité, qui n’a finalement rien de si innovant, retombe forcément à plat. L’excitation laisse place à l’ennui et les réécoutes sont douloureuses. Les quelques claviers de Loubenski et les larmes subtiles de « All Alone » n’y pourront rien, cet album finit par ressembler à une expérience sociétale drolatique sur notre façon de consommer la musique. Alors si le cœur oscille parfois entre navet et coup de génie, on semble plus proche du légume qui pue.