« Les fosses ne sont pas des espaces safe »

  • Propos recueillis par Lise Lacombe
  • Date

« Mon courage, sa honte. » C’est par ces quelques mots que, le 29 juillet dernier, Rebecca, chanteuse du groupe de rock Lulu Van Trapp, prend la parole. Elle dénonce une agression sexuelle durant l’un de ses concerts. Alors qu’elle se jette dans la fosse comme elle le fait depuis plus de dix ans, un homme immobilise son bras tandis qu’un autre lui « attrape les seins ». En état de choc, elle remonte sur scène et décide de finir le concert seins nus. Sa réaction provoque une vague de soutien dans la foule, et trois femmes du public se joignent à elle en se mettant torse nu. Deux semaines après, la chanteuse revient pour Mosaïque sur cet élan instinctif, sa volonté de faire des fosses un espace safe et sa recherche de désexualisation du corps. 

« D’habitude, une agression sexuelle se fait dans le secret, dans l’ombre, dans la honte. C’est quelque chose que tu gardes près de toi pendant longtemps, je le sais parce que ça m’est déjà arrivé avant ce soir-là. Les agresseurs comptent justement sur cette sidération pour laisser leurs agissements pourrir en toi et pour disparaître en toute impunité.

À mon concert, ma réaction a été immédiate, puis virale sur les réseaux sociaux, ce qui a fait un peu cicatriser ma blessure dans une espèce de tourbillon. J’ai été le réceptacle de tellement de témoignages d’autres personnes, de tellement de messages de soutien, d’amour… C’était hyper-guérisseur. J’essaie de me raccrocher à ça.

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Retrouve cet article dans le numéro 11 de Mosaïque N°11 - PACK OR Découvrir