Étape 1 : la carte
Pour bien digger, il faut savoir où le faire ! On ne visite pas le même disquaire pour se procurer un album d’Hamza ou un pressage original de Bob Marley. Vous trouverez plus facilement des vinyles neufs chez des disquaires indépendants en vous renseignant sur leurs styles musicaux de prédilection. Si vous souhaitez investir dans des vinyles d’occasion pour approfondir votre collection, diversifiez votre approche. Beaucoup de disquaires ont une sélection d’arrivages de seconde main, mais il est aussi nécessaire de se tourner vers des brocantes, des foires du disque locales ou des marchés aux puces.
Voici une carte de nos adresses incontournables dans la capitale :
- Balades Sonores : une grande sélection de vinyles neufs et d’occasion, tous styles confondus, avec des imports américains et japonais, ainsi qu’un beau rayon rap au goût du jour.
- Ground Zero : des disques neufs pour tous les goûts, mais surtout un large choix de matériel hi-fi et de platines avec d’excellents conseils.
- Crocodisc : disquaire historique de la capitale, la boutique a vu éclore de nombreuses légendes de la musique depuis quarante ans. Pointure tant sur le rock que sur le rap, c’est l’endroit idéal pour dénicher vos pépites et retrouver des classiques.
- Gibert Joseph : le plus grand des disquaires indépendants avec des vinyles importés des États-Unis moins chers qu’ailleurs.
- Rue des Taillandiers : on y trouve plusieurs disquaires de musique électronique. Idéal pour les diggers de house et DJ en devenir.
- Marché Dauphine aux puces de Saint-Ouen : une halle regroupant plusieurs excellents disquaires réputés dans absolument tous les styles. Le paradis des pressages originaux et des vinyles d’occasion, notamment en hip-hop. Attention, les prix s’envolent vite !
- Paris Loves Vinyl : la foire aux vinyles par excellence où les passionné·e·s se retrouvent. Si les prix sont parfois contestables, les journées « tout à 10 € » sont très intéressantes.

© Mathilde Barbe / Mosaïque Magazine
Étape 2 : l’outil
Une fois au milieu des bacs, c’est le moment d’utiliser votre meilleur allié : Discogs. Cette plateforme communautaire recense toutes les versions physiques existantes de chaque sortie musicale. Il suffit de scanner le code-barres d’un article et ce Genius du vinyle vous indique toutes les informations à connaître : année de sortie, pays de production, nombre de vinyles fabriqués et avis des autres acheteur·se·s sur la qualité du pressage. Ces paramètres permettent d’établir la cote d’un disque et peuvent vous aider à estimer sa valeur à l’aide de trois niveaux : bas, moyen et haut. Ces indicateurs sont à prendre avec des pincettes puisqu’ils se basent sur les ventes réalisées directement sur l’application et sont parfois affectés par des vendeur·se·s en ligne abusif·ve·s. Cela n’est donc pas toujours représentatif de la réalité des prix chez un disquaire.

Cette cote vous sera bien utile dans de multiples situations. Fini les albums achetés trop cher pour des disques facilement trouvables. Fini les arnaques aux vinyles non officiels comme de nombreuses versions de Blonde de Frank Ocean. Place aux bonnes affaires comme un prix correct pour un disque disponible uniquement à l’import. Bien qu’à utiliser avec précaution, Discogs reste indispensable pour bien identifier le vinyle entre vos mains et enregistrer les références de votre collection.
Étape 3 : la patience
Être un bon digger, c’est aussi un état d’esprit. Les bonnes affaires prennent parfois du temps. Alors que nous vivons un second âge d’or du vinyle, tous les albums ressortent en neuf. Lithopédion de Damso, qui se revendait 150 € sur Discogs, est réapparu au mois d’août, et Or Noir de Kaaris, encore jamais pressé en vinyle, a été annoncé pour le mois d’octobre. N’investissez pas de sommes folles dans des albums susceptibles de ressortir prochainement et attendez plutôt les promos à l’occasion de la Fête de la musique ou du Black Friday. Soyez malin et maligne et profitez des déstockages de plus en plus nombreux.
Étape 4 : le choix
Une fois l’album sélectionné, il reste une dernière étape avant de passer à la caisse : vérifier l’état du disque. Pour les vinyles d’occasion, c’est un paramètre indispensable qui va jouer sur sa valeur mais surtout sur la qualité de votre écoute à la maison. Pour éviter une grosse déception, jetez un œil à l’état de la pochette et particulièrement à celui du trente-trois tours. Demandez l’autorisation à la vendeuse ou au vendeur et glissez le disque hors de sa pochette sans toucher les sillons.

© Mathilde Barbe / Mosaïque Magazine
Cherchez toute trace visuelle sur les sillons en inclinant le disque à la lumière pour voir si des rayures profondes sont à déplorer. Sur votre article, une petite étiquette précise souvent les différents grades d’état du vinyle – M (Mint) : neuf ; NM (Near Mint) : comme neuf ; EX (Excellent) : usure sans impact ; et VG (Very Good) : usure dont l’impact peut varier. En cas de doute, n’hésitez pas à demander au disquaire de l’écouter au casque ou sur des enceintes avant de l’acheter.