Critiques : Theodora - Lili Aux Paradis Artificiels : Tome 2
Après l’orage, y’a deux fois plus d’orage. Quatre mois après le premier volet, la pétillante Theodora a dévoilé, en juillet, la deuxième partie de Lili Aux Paradis Artificiels. Cinq titres dont un featuring avec Implaccable… Ce tome 2 tient-il toutes ses promesses ? La critique de Morgane Mabit.
Sous son envahissant cumulonimbus rose bonbon, duquel se dégagent de forts effluves de cannabis, Theodora a retrouvé le sourire et s’épanche longuement sur son mal-être et sa renaissance dans le deuxième tome de Lili Aux Paradis Artificiels. Celle qui préférait se créer un imaginaire bucolique sort de son brouillard grâce à la musique, ses besti·e·s et ses balbutiements amoureux. D’ordinaire accompagnée par les seules productions de son frère Jeez Suave, elle se dévoile à cinq nouveaux acolytes : Pedro, sutus, koboi, MEI et neophron.
En poussant le curseur de l’hybridation toujours plus loin, ils offrent à Theodora la panoplie d’une LoliRock en pleine transformation. Perchée du haut de ses talons, elle flâne avec désinvolture sur des sonorités rap qui osent l’alliance avec leurs consœurs électroniques. Sa voix autotunée vous l’assure dans « Love me lagadou (<3 ?) » : « J’ai vaincu certaines de mes idées noires donc cet été promis, oui, on fera la fête. » Un serment inopiné alors que la Dionysienne, assaillie par l’orage, risquait de s’enfermer dans son propre concept. Mais la musique de Theodora parvient à éviter ce piège et à conserver un grain de folie, celui qui force à bomber le torse et à affronter le plus violent des austers.